Histoires de la Horde

Pandore

 

Le réseau de communication privé grésillât et la tira de son sommeil. La voix de l’espion était hachée.

-« Madame, Crevit est tombé aux mains du Consilium. Nous en avons la conformation. Pour le reste, c’est toujours l’Apocalypse là-bas ».

Mollement elle coupa la communication, sans un mot.

Savait-il au moins ce que c’était que l’Apocalypse ? Elle roula sur le côté, enfila une tenue et se leva. Elle n’avait dormi que quelques heures, il n’était pas 4 heures, mais elle savait qu’elle ne pourrait pas retrouver le sommeil. Elle s’approcha donc de la baie et ouvrit le rideau anti-radiations. Sa flotte somnolait, les drones semblaient se mouvoir avec lenteur, comme pour ne pas réveiller la plupart des hommes et femmes endormis.

L’Apocalypse…Combien d’Empires, dans l’Histoire, avaient eu conscience de leur chute ? Combien de trônes avaient chus avant que les rois aient prit conscience qu’ils étaient déjà à terre, la tête détachée du tronc ?

Alvinia devait se rendre à l’évidence. La grande Prostituée avait offert ses attributs à la bête avide de sang et de rage. Ils l’avaient donc fait s’allonger et écarter les cuisses pour que s’assouvissent les desseins des peuples barbares au sourire machiavélique et à l’haleine de souffre. Mais Babylone n’avait pas conscience qu’elle avait pactisé, que son âme s’en allait maintenant moribonde et racornie. Ils avaient ouvert la porte, et les vagues déferlaient sans relâche détruisant et humiliant, souillant et crachant au visage. Et ils acceptaient, croyant sûrement que le sceau était une garantie. Comment être aussi candide ?

Alvinia repensa à ces années, elle revit les visages, devenues aujourd’hui des âmes soufflées par ceux qui promettaient. Elle était consternée, navrée et transpercée par ce qui se passait à plus de 100 années lumières de là. Sur cette terre hier fertile étaient semées les graines de l’envie et de la punition. Quelle flore pousserait sur ce ce qui est maintenant un palais violé ? Comment croire qu’ils seraient encore capables de tenir le mur après avoir ouvert leurs portes avec consentement ?

 

Jusqu’alors, elle avait douté. Mais en cette nuit qui aurait pu être celle d’une réjouissance, car le lieu de son enfance était rendu à ceux qui avait été les siens, il n’y avait que la noirceur et le vide. Devant la flotte qui se préparait, en cet instant précis  elle sut. Elle sut que tout était fini.

Là-bas, fumaient les ruines de la grande cité. En son sein, ivres et inconscients ses habitants dansaient, ripaillaient et croyaient que leur Empire était éternel. Mais ils l’avaient embrassé, et sur leurs lèvres rouges, il y avait la couleur du mensonge.

Honte et infamie, le temps est juge.

 

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un commentaire

  1. Wilhelm M.
    12 avril 3303 à 21 h 05 min

    Woah! Il est bien zarb celui là.
    Peut être parce-que j ai pas encore lu l histoire d’ADM.
    Merci quand même je prend toujours autant plaisir à te lire.

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